lundi 14 décembre 2015

Le pape vert


Auteur : Miguel Angel Asturias
Genre : Récit de vie
Pages : 441
 
Résumé : Un jeune Américain dévoré d'ambition débarque un jour sur la côte d'une petite république d'Amérique Centrale. Pour devenir planteur de bananes, il dépouille les paysans de leurs terres. A force de cynisme, de chantage, de trahison, de cruauté, il devient le "Pape Vert" et dirige un véritable empire...











Mon avis : Lu dans le cadre scolaire, j'ai eu du mal à m'y faire mais j'en ressors finalement assez surprise.
Asturias possède un talent d'écriture indéniable, mais à double-tranchant : certains passages peuvent être très narrés, avec des dialogues, alors que d'autres appartiennent à une sorte d'ovni littéraire, mélange de phrase jetées sur le papier comme on reçoit des émotions. Il faut donc s'adapter à cette ambivalence
La première partie évoque les début de Geo Maker Thompson, qui va vite devenir le "Pape vert" en envahissant et détruisant une terre fertile et fruitière qu'il s'approprie. Ce personnage de conquérant est intéressant car on le découvre à plusieurs moments de sa vie : ses débuts, ses problèmes de leader, son triomphe après un coup final inattendu. Plus le temps passe, plus il prend du pouvoir : plus seulement sur la terre qu'il conquiert, mais aussi là d'où il vient, c'est à dire les Etats-Unis, où il va grimper les échelons jusqu'à devenir l'homme qui décide de l'évolution de la bourse et du sort des compagnies bananières.
Autour de lui gravitent un nombre important de personnages qui vont soit l'aider dans sa quête (Flora, Kind, Juambo), soit au contraire s'opposer à sa politique (Mayari, Chipo, Lino...). 
Dans ce roman social, Asturias met particulièrement en avant le choc des civilisations, comme si on assistait à une seconde conquête hispanique (mais cette fois-ci, une conquête d'entreprise privée yankee). Les américains sont décrits comme des êtres cupides, manipulateurs et qui ne pensent qu'aux intérêts de leur business tout en détruisant tout sur leur passage grâce à leur puissance diplomatique. Face à eux, les populations locales du Guatemala, les amérindiens, descendants des Mayas qui cultivent la terre et sont attachés à leurs traditions. La relation des indiens avec la magnificence de la nature sauvage dépeinte par Asturias montrent sa volonté de capter le mythe de l'indien, de faire renaître l'homme pré-hispanique et pré-capitaliste
C'est donc un roman très intéressant socialement. Cependant, il faut s'accrocher pour le terminer car tout n'est pas clair comme de l'eau de roche et l'inégalité de la plume crée des dissensions. 
 

"Le Christ n'était pas citoyen nord américain. C'est pour ça qu'on l'a crucifié."

♥♥♥♥♥

  As-tu lu ce livre ? Qu'en as-tu pensé ? Quelle note lui mettrais-tu ?
Si tu ne l'a pas lu, cela t'en donne-t-il envie ?

2 commentaires:

  1. Il a l'air intéressant, intrigant, pourquoi pas si j'en ai l'occasion :)

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  2. Oh le sujet m'intéresse tellement! Je le note, merci pour la découverte :)

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