mardi 21 juillet 2015

Nuit noire, étoiles mortes


Auteur : Stephen King
Genre : Fantastique
Pages : 477
 
Résumé : 1922 : Un fermier du Nebraska assassine sa femme avec la complicité de leur fils pour l'empêcher de vendre sa propriété. Le début d'une véritable descente aux enfers dans un univers de violence et de paranoïa. 

Big driver : Un auteur de polar se fait violer sauvagement au bord d'une route. Rendue à moitié folle par l'agression, elle décide de se venger elle-même de l'homme et de son effrayante complice... 
Fair extension : Un homme atteint d'un cancer, fait un pacte faustien avec un inconnu : en échange d'un peu de vie, il vend un ami d'enfance dont il a toujours été jaloux pour souffrir (ô combien !) à sa place... 
Un mariage parfait : Une femme découvre par hasard qu'elle vit depuis plus de vingt ans aux côtés d'un tueur en série. Que va-t-il se passer maintenant qu'il sait qu'elle sait... 
 
Mon avis :
 
1922 : Cette nouvelle est la plus longue du roman, puisqu'elle fait à elle seule 200 pages environ. Et elles se ressentent, ces pages ! Globalement, l'intrigue reste inégale. On passe de petits moments d'action, de surprise, de révélations, à de longs moments un peu creux. Mais ces moments un peu plus vides sont tout de même nécessaires pour se rendre compte du temps qui passe et de la détérioration du personnage principal, bien que tout cela aurait pût être légèrement écourté. L'histoire est racontée du point de vue de Wilfred, par conséquent on hait les personnages qu'il hait et on aime ceux qu'il aime (quoique notre opinion sur son fils Henry peut diverger à la fin). Wilfred est un personnage qui perd progressivement la tête, mais quand on voit la rapidité avec laquelle il pense à tuer sa femme juste pour des terres, on peut se demander s'il l'avait déjà toute entière avant, surtout quand il décidé préférable d'y mêler son pauvre fils. Mais sa détérioration psychologique est intéressante à observer, rongé par les remords, il devient la proie d'hallucinations plus glauques les unes que les autres. Avec les détails de l'état des morts, les apparitions fantômes hallucinées par Wilf et surtout ses visions des rats partout (après ça, déjà que les rats ne sont pas nos plus fervents alliés, on ne va plus vouloir en entendre parler !), on a bien du mal à fermer l'oeil ! 
 
Big Driver : Tout comme la première nouvelle, j'ai eu un peu de mal à avancer même si le rythme est plus présent et les surprises plus régulières. On retrouve ces passages qui donnent froid dans le dos. Je ne me suis pas spécialement attachée au personnage principal, Tess, dont le caractère manquait d'un petit quelque chose. De plus, son expérience du viol est principalement exprimée par un besoin de vengeance, mais l'après coup psychologique (ce qu'elle ressent) n'est pas assez développé. On peut cependant clairement observer le changement qui s'opère avant et après l'agression, notamment par les voix qu'elle entend (Tom est la petite touche d'humour dans une course sombre), et son obsession de vengeance qui ne la quitte plus. Lors de son entretien avec Betsy, à la toute fin, l'auteur délivre un véritable message sur le silence des femmes victimes d'agressions sexuelles. 
 
Fair extension : Celle-ci est relativement courte et s'enchaîne très vite. On se laisse vite prendre par l'intervention de ce personnage étrange et fantastique, le vendeur d'extensions Dabiel, dans la malheureuse vie de Streeter. On y croit à moitié, mais lorsque ce qu'il prédit arrive vraiment, ça cloue. Il s'agit encore d'une vengeance, mais indirecte cette fois ci, celle d'un homme malheureux (et cancéreux) qui n'a jamais supporté le bonheur de son "meilleur ami". Quand la roue tourne grâce à Dabiel, l'absence de remords de Streeter envers le déluge de calamités qui s'abat sur la vie de son meilleur ami glace le sang. Cela prouve que derrière les apparences, même l'être le plus cher à vos yeux peut vous vouloir tous les malheurs du monde.
 
Un mariage parfait : Cette nouvelle reste un peu dans la lignée de la précédente, mais dans un couple cette fois-ci. Le rythme est régulier, on s'immerge dans ce ménage si parfait et sympathique, puis on découvre en même temps que Darcy l'identité véritable du mari et ses horribles actes. Viens ensuite le temps des explications (la façon de raconter tout cela si normalement et avec tant d'amour dans la voix glace le sang), et enfin de la vengeance (pourquoi si tardive, après un semblant de retour à la normalité ?). Avec cette absence de remords après son acte, Darcy se retrouve délestée d'un poids immense, et on comprends ce soulagement. L'intervention du vieil inspecteur à la fin est la bienvenue. Dans cette histoire, on se rend de nouveau compte que même la personne la plus chère à vos yeux peut cacher les plus horribles secrets, parfois sous vos yeux...
 
=> Il s'agit donc d'un recueil de 4 nouvelles très dures à lire parfois, très crues, et admettons-le, terrifiantes. Et pourtant, je ne suis pas très sensible. A ne pas mettre entre toutes les mains, mais à lire si l'on aime Stephen King ou ce genre là ! Une lecture que je ne pense pas oublier de ci-tôt.

"Le pire est toujours à venir. On croit avoir vu la chose la plus terrible, l'horreur monstrueuse et bien réelle qui est la coalescence de tous nos cauchemars et dont on ne se console qu'en se disant qu'il ne peut rien exister de pire. Et que, même s'il y a pire, notre esprit se brisera à sa vue, et demandera grâce. Mais il y a pire, l'esprit ne se brise pas et, d'une façon ou d'une autre, nous continuons. Nous pouvons saisir que pour nous toute joie s'est définitivement retirée du monde, que nos actes ont relégué hors de notre porté tout le gain que nous avions pu espérer en retirer, nous pouvons regretter de ne pas être celui qui est mort - mais nous continuons malgré tout à avancer. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire."
 
♥♥♥


 As-tu lu ce livre ? Qu'en as-tu pensé ? Quelle note lui mettrais-tu ?
Si tu ne l'a pas lu, cela t'en donne-t-il envie ?

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